Envie d’extrait (4) Place Furstenberg

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10.

Des touristes et des Parisiens flânent dans les jardins du Palais-Royal, déjeunent à la terrasse des restaurants. A l’autre bout, j’aperçois la Comédie-Française, hiératique et imposante. César m’a quittée adolescente, il me retrouve femme. J’ai toujours les cheveux bouclés, les yeux bleus, la peau mate, et il hésite à peine. Il porte toujours un costume en lin et un panama. Nous sommes l’un en face de l’autre mais Hubert manque à l’appel.
Si César n’avait pas porté ces vêtements et son éternel chapeau je ne l’aurais pas reconnu : il s’est empâté, ses cheveux se sont raréfiés, ses yeux se sont creusés, son nez a grandi, il boite.
— L’arthrite. C’est de famille. Tu es ravissante, Amélie. Hubert serait…
Il s’interrompt, ne s’arroge pas le droit de penser à la place de notre père. Marie ne supporte pas qu’on évoque son nom, moi je n’aime pas qu’on fasse parler les morts et mon parrain l’a deviné.
— Tu es venue seule ? s’étonne-t-il en cherchant derrière moi.
Je me rends compte qu’il ne m’a jamais vue sans ma jumelle. Enfants, ma soeur et moi ne nous quittions que pour aller chez le dentiste ou le médecin. Quand Marie a été opérée de l’appendicite par Diane, l’épouse de son parrain Jacques, j’ai eu si mal au ventre qu’elle a décidé de m’opérer dans la foulée.
Je dis :
— Tu en vois une, tu vois les deux !
— Deux pour le prix d’une, ajoute-t-il, reprenant l’expression favorite d’Hubert.

 

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51XvVXHScnL._SX306_BO1,204,203,200_Cet extrait est tiré de Place Furstenberg, de Lorraine Fouchet.

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Amélie aime qu’on continue à lui parler de son père, le célèbre comédien Hubert Saint-Jean, dix ans après sa mort. Elle a une soeur jumelle, Marie, dont elle est très proche ; une mère, partie refaire sa vie en Italie ; un oncle, qui l’a recueillie avec Marie par devoir. Mais elle n’a jamais eu de frère… À sa connaissance. Pas le plus petit soupçon que leur père aurait pu avoir, avant de rencontrer leur mère, une autre femme et un autre enfant.
Alors, quand, dans la librairie de Chatou ou elle signe son deuxième roman, une lectrice l’aborde en mentionnant, comme si rien n’était plus naturel, leur grand frère, elle croit rêver.
Pourtant, cette certitude d’être « filles uniques » avec laquelle elles ont grandi, Amélie est prête à la balayer sur-le-champ, et à remuer ciel et terre pour retrouver leur frère.
Puisque l’inconnue de la librairie n’en sait pas plus (elle a toujours entendu parler de ce frère par leur parrain commun, ami d’Hubert, disparu depuis), et puisque Marie ne veut rien savoir de cette histoire, Amélie va devoir mener son enquête sans sa soeur. Forcer une à une les portes d’un passé bien cadenassé, quels qu’en soient les risques. Reprendre contact avec la « bande de Furstenberg », les meilleurs amis de leur père dont les jumelles se sont éloignées parce que les voir était trop douloureux. Découvrir que tous étaient au courant de l’existence de ce frère, sauf elles. Essuyer, au passage, des désillusions qui semblent donner raison à Marie d’avoir refusé de l’aider. Mais au final, recevoir, une fois les secrets du passé mis à nu, la plus belle et la plus inattendue des surprises : l’amour, qui chez Lorraine Fouchet triomphe toujours, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Envie d’extrait (3) L’Assassin Royal, tome 01 : L’Apprenti assassin

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11. FORGISATIONS

Le Grêlé est un personnage célèbre de la tradition et du théâtre des Six-Duchés. Bien piètre est la troupe de marionnettistes qui ne possède pas son Grêlé, non seulement pour son rôle classique, mais aussi pour son utilité en tant qu’annonciateur de désastres dans les productions originales. Parfois, la marionnette du Grêlé reste simplement plantée à l’arrière-plan de la scène pour donner une note inquiétante à une pièce. Dans les Six-Duchés, c’est un symbole universel.
Le fondement de cette légende remonterait au début du peuplement des duchés, c’est-à-dire, non pas à leur conquête par les Loinvoyant des Iles d’outre-mer, mais aux tout premiers immigrants des origines. Même les Outrîliens possèdent une version de la légende de base. Il s’agit d’un récit de mise en garde qui conte le courroux que conçut El, le dieu de la mer, à se voir abandonné.

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couv5367967Cet extrait est tiré du premier tome de la saga (en treize tomes) de L’Assassin Royal de Robin Hobb.

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Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant – par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l’existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l’égide du maître d’écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que FITZ reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L’ enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu’à un fil : celui de sa lame… 

Envie d’extrait [2] Les Foudres de la Sor’cière

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J’ai décidé de reprendre un rendez-vous initié par Au rendez-vous Littéraire. Il s’agit de vous présenter un véritable extrait de ma lecture en cours, et même exactement la page où je me suis arrêtée (à moins d’un coup de cœur pour un autre passage que je souhaiterais vraiment vous faire découvrir) !

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— Du nerf ! cria Er’ril, la gorge mise à vif par la fumée et la fatigue. (Il regarda les roues arrière du chariot essayer de franchir le tronc à demi calciné qui était tombé en travers de la piste.) Mogweed, ne laisse pas faiblir les chevaux ! Pousse-les plus fort !
Une nuée de braises s’abattit sur le chariot, allumant des foyers miniatures à la surface de la bâche. S’arrêter était synonyme de mort certaine. Même si le vent de Méric poussait le gros de l’incendie en avant, de petits brasiers latéraux continuaient à fumer et à cracher des cendres brûlantes vers les compagnons, qui tentaient de se frayer un chemin à travers la forêt ravagée. Le chariot, en particulier, offrait une cible de choix aux flammes renégates à cause de sa taille et de sa faible manœuvrabilité.
— Éteignez-moi ces feux ! tempêta Er’ril.
Il aurait pu s’abstenir. Montés sur leurs chevaux épuisés, Kral et Nee’lahn faisaient déjà le tour du chariot en l’arrosant avec des outres en peau de chèvre. Les braises s’éteignirent, laissant de petits cercles noirs sur la bâche.

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Cet extrait est tiré du deuxième tome de la saga Les Bannis et les Proscrits : Les Foudres de la Sor’cière, dont j’avais adoré le premier tome.

Résumé : Elena porte désormais la marque de la sor’cière dans la paume de sa main. Cette tache écarlate est la preuve d’un don fabuleux à la puissance inimaginable: un pouvoir sauvage, séduisant, difficile à contrôler. Seule celle qui maîtrise la magie sanglante peut s’opposer aux créatures et au mal du Seigneur Noir. Pourtant Elena n’est pas encore maîtresse de son pouvoir. Protégée par un guerrier sans âge et une bande de renégats, elle part en quête d’une cité perdue où, selon la prophétie, un ouvrage mystique détient la clé de la défaite du Seigneur Noir.
Mais si celui-ci la trouve en premier, Elena deviendra son arme la plus terrible…

Envie d’extrait [1] Vivants

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J’ai décidé de reprendre un rendez-vous initié par Au rendez-vous Littéraire. Il s’agit de vous présenter un véritable extrait de ma lecture en cours, et même exactement la page où je me suis arrêtée (à moins d’un coup de cœur pour un autre passage que je souhaiterais vraiment vous faire découvrir) !

Ce rendez-vous ne sera pas forcément à date fixe, même si je pense qu’il sera très certainement en fin de semaine, puisque le début est déjà rythmé par le C’est lundi et le Top Ten Tuesday !

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‘cause you’re sensational – scratch – you just the way you are – scratch – you’re sensational… sensational… That’s all…
Je laisse le disque dérouler la suite normale de son répertoire et je retourne m’asseoir en face de Julie. Elle me regarde avec des yeux humides et bordés de rouge. Je pose ma main sur sa poitrine, sentant les battements sourds et légers à l’intérieur. Une toute petite voix qui parle en code.
Julie renifle. Elle s’essuie le nez avec son doigt.
— Mais qu’est-ce que tu es, bon sang ? me demande-t-elle pour la deuxième fois.
Je souris un peu. Puis je me lève et sors de l’avion, laissant sa question en suspens – je n’ai toujours pas de réponse satisfaisante à lui apporter. Dans la paume de ma main, je sens l’écho de son pouls, remplaçant l’absence du mien

Cette nuit-là, allongé sur le sol de la porte 12, je m’endors. Le nouveau sommeil est différent, bien sûr. Nos corps ne sont pas « fatigués », nous n’avons pas besoin de « repos ». Mais, de temps à autre, après des jours ou des semaines de conscience ininterrompues, nos esprits deviennent tout simplement incapables de supporter un tel fardeau, et nous nous écroulons. Nous nous autorisons à mourir, à baisser le rideau et à n’avoir aucune pensée pendant des heures, des jours, des semaines, le temps nécessaire pour réunir de nouveau les électrons de notre inconscient, afin de rester intacts encore un peu plus longtemps. Ça n’a rien de paisible ou de plaisant ; c’est une étape désagréable et obligatoire, un poumon d’acier pour permettre aux enveloppes vides de nos âmes de respirer. Mais cette nuit, il y a du nouveau.

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Vivants-dIsaac-MarionCet extrait est issu du roman de Isaac Marion : Vivants, qui a été adapté au cinéma et sera bientôt dans nos salles !

Résumé : Le monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l’intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les opposent. R est un Mort. Comme tous les Morts, R n’a pas de souvenirs, pas d’émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l’emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.